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Mégots de cigarettes : une pollution majeure qui coûte cher

Mégots de cigarettes : une pollution majeure qui coûte cher

Les mégots de cigarettes et autres produits post consommation provenant du tabac sont les déchets les plus couramment ramassés dans le monde chaque année. Les mégots constituent une pollution visuelle, une charge importante pour les collectivités publiques[1] et un risque environnementalChaque année en France, 30 milliards de mégots de cigarettes sont jetés sur le sol. À Paris, ce sont 2 milliards de mégots ramassés chaque année par les agents municipaux.

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Les mégots contiennent quelque 4 000 substances chimiques qui mettent près de 12 ans à se dégrader totalement et peuvent chacun polluer plus de 500 litres d’eauComme près d’une vingtaine de produits souvent moins polluants, il faut mettre à la charge des producteurs de tabac le coût de la collecte et de l’élimination des mégots de cigarettes.

La nouvelle feuille de route qui promeut l’économie solidaire[2], annoncée par le gouvernement le lundi 23 avril, prévoit 50 mesures pour assainir les rues du pays. Et sur la liste figure le plan visant à mobiliser les producteurs de cigarettes pour financer le ramassage des mégots incombant aujourd’hui aux collectivités.

En vertu du principe environnemental de la responsabilité élargie des producteurs, les fabricants de produits du tabac peuvent être tenus responsables de la collecte, du transport, de la transformation et de l’élimination sans danger des déchets de produits du tabac. La législation a été appliquée à d’autres déchets post consommation toxiques et dangereux tels que les peintures, les contenants de pesticides et les produits pharmaceutiques non utilisés, afin de réduire, de prévenir et d’atténuer leurs impacts environnementaux

L’industrie du tabac s’est opposée âprement aux mesures susceptibles de réduire les dégâts environnementaux de ses produits. Son lobby pour empêcher l’adoption des cigarettes à risque incendiaire réduit en témoigne. 

Dans le but de transférer cette responsabilité de la gestion des déchets aux fumeurs, l’industrie du tabac, qui craignait qu’on l’oblige à terme à prendre en charge le coût du ramassage et de l’élimination des mégots, a mis en avant des initiatives visant par ailleurs à redorer son image au travers d’opérations cendriers ou encore l’adoption de filtres biodégradables, remplaçant l’acétate de cellulose par un autre composé. Ces  « solutions » ne feraient que normaliser davantage la consommation de tabac.

Il importe fondamentalement d’appréhender le sujet en amont par la réduction du nombre de ces déchets et donc par la diminution de la consommation de ces produits toxiques et par la prise en charge de leurs coûts par les fabricants.


[1] Selon une enquête de Pierre Kopp datant de 2015, le coût du tabagisme pour la collectivité atteindrait 120 milliards d’euros par an. 
[2] Il s’agit de changer de modèle de consommation en passant d’un modèle économique linéaire (extraire, produire, consommer, jeter) à un modèle circulaire qui intègrera l’ensemble du cycle de vie des produits, de leur éco-conception à la gestion des déchets en passant bien évidemment par leur consommation en limitant les gaspillages. Il s’agira de produire et consommer plus durable, déployer une meilleure gestion des déchets, pour mieux recycler le plastique ou encore pour mettre en place les outils économiques et fiscaux nécessaires (fiscalité des déchets, modulation de l’éco contribution, responsabilité élargie des producteurs, etc.)

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