Arrêter de fumer, est-ce une question de volonté ?

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Arrêter de fumer, est-ce une question de volonté ?

Arrêter de fumer, est-ce une question de volonté ?

NON. C’est d’abord une question de motivation.

La volonté est un contrôle conscient de nos actions, mais elle suffit rarement à surmonter l’addiction à la nicotine, qui peut s’avérer très forte ; la volonté vient en soutien d’une motivation à arrêter. On estime en effet que « le tabac a le potentiel addictif le plus fort parmi l’ensemble des substances psychoactives, devant l’héroïne, l’alcool et la cocaïne »[1]. On peut donc avoir beaucoup de volonté et se révéler incapable de maintenir seul une abstinence à la nicotine, par insuffisance de motivation.

Certaines personnes, y compris d’anciens gros fumeurs, parviennent parfois à se sevrer du tabac sur une simple décision, mais elles sont rares ou peu dépendantes à la nicotine. Pour les personnes plus dépendantes et qui éprouvent des difficultés à arrêter de fumer, le recours à des traitements scientifiquement validés (patchs/timbres, substituts oraux) ou à des thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont les seuls traitements conseillés.

La démarche d’arrêt du tabac commence par une décision, appuyée par de fortes motivations. La décision est ce choix, volontaire ou dicté par la nécessité, de rompre avec le tabagisme. Il est nettement préférable que cette décision soit claire pour la personne, afin de limiter les situations d’ambivalence qui entraînent souvent des reprises de consommation ; une situation d’arrêt du tabac où l’on entretient le regret des quelques « cigarettes-plaisir » de la journée est par exemple un écueil très classique de reprise de consommation.

Pour conforter cette décision, il est fortement conseillé de l’appuyer sur une ou plusieurs motivations, qui constitueront par la suite autant de raisons de ne pas reprendre le tabac. Ces motivations peuvent être de tout ordre : santé, besoin d’argent, beauté, enfants et entourage, emploi, sport, lassitude, liberté, odeurs, souhait d’une vie plus saine, etc. Il est important que ces motivations vous soient personnelles : c’est vous qui arrêtez, pas les autres. Economiser de l’argent est un motif d’arrêt du tabac souvent avancé, mais qui ne suffit pas toujours. En revanche, disposer chaque mois de l’argent qui aurait été dépensé dans le tabac constitue une bonne manière de renforcer ses motivations.

Plusieurs outils existent pour évaluer et définir vos motivations :

  • l’échelle de motivation. Vous pouvez évaluer votre degré de motivation en lui donnant une note entre 0 et 10, 0 signifiant « Je n’ai absolument pas envie d’arrêter de fumer » et 10 signifiant « Je suis fermement décidé-e à arrêter de fumer ».
  • le questionnaire de motivation à l’arrêt du tabac (Q-MAT) permet d’établir avec plus de précision votre degré de motivation.
  • la balance décisionnelle, pour confronter les avantages et les éventuels inconvénients de l’arrêt du tabac.
  • un entretien motivationnel, conduit par un professionnel de santé formé, voire un-e tabacologue, peut vous aider à éclaircir, à formuler et à renforcer vos motivations, ainsi qu’à résoudre certaines ambivalences.

Bien choisir sa stratégie d’arrêt est aussi une façon de s’assurer des meilleures chances de réussite. Il est ainsi conseillé :

  • de choisir une bonne période ;
  • de décider d’un arrêt progressif ou à une date d’arrêt que vous choisirez ;
  • de recourir à un professionnel de santé spécifiquement formé ;
  • de s’entourer de personnes qui pourront vous encourager dans cette démarche d’arrêt et de limiter au maximum, au moins temporairement, la fréquentation des fumeurs.

Rappelez-vous qu’il n’existe pas de méthode “miracle” pour arrêter de fumer, par contre l’aide d’un professionnel de santé formé, avec recours aux traitements scientifiquement validés, multiplie par 3 les chances de réussite.

En savoir plus sur les aides pour arrêter de fumer


[1] Haute Autorité de santé, Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours, Méthode, Recommandations pour la pratique clinique, Argumentaire scientifique, octobre 2014.

 

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