IQOS : L’offensive trompeuse et illégale de Philip Morris France
Paris le 16.07.2020 – Dans un communiqué de presse daté du 9 juillet, Philip Morris France1 se réjouit de l’autorisation que lui a récemment accordée aux États-Unis la Food and Drug Administration (FDA) de commercialiser son dispositif de tabac chauffé IQOS en tant que « produit du tabac à risque modifié ». En faisant la promotion de l’IQOS en tant qu’outil de réduction de risques plutôt que de réduction d’exposition, le cigarettier outrepasse les droits de communication que lui donne la FDA. L’Alliance contre le tabac (ACT) et le Comité national contre le tabagisme (CNCT) alertent sur l’offensive du cigarettier.
Pas de réduction de risques avec l’IQOS
En aucun cas, l’IQOS ne peut être considéré comme un outil de réduction de risque. Philip Morris affirme dans son communiqué l’existence d’un « consensus scientifique international indépendant » sur la moindre dangerosité de l’IQOS. Dans les faits, il n’en est rien : l’Organisation mondiale de la santé rappelle qu’il n’existe aucune preuve démontrant que le tabac chauffé soit moins nocif que les produits du tabac classiques2. Des recherches indépendantes soulignent que le tabac chauffé émet des produits toxiques semblables à ceux émis par une cigarette conventionnelle, même si cela est à un niveau inférieur. Or, la relation entre exposition et risque pour la cigarette conventionnelle étant connu comme non proportionnelle, rien ne prouve qu’une moindre exposition par utilisation du tabac chauffé soit synonyme de réduction de risque.
L’IQOS, cheval de Troie de Philip Morris
L’offensive que mène Philip Morris est préoccupante. En faisant la promotion de l’IQOS en tant qu’outil de réduction de risques, le cigarettier cherche à assouplir la réglementation en vigueur sur les nouveaux produits du tabac, et saper les progrès acquis en matière de lutte contre le tabagisme. L’IQOS, que Philip Morris n’hésite pas à présenter comme « l’opportunité du siècle » pour la santé publique, vise avant tout à disqualifier et rendre caduques les politiques antitabac menées partout dans le monde. En affirmant que « La FDA a conclu que [l’]IQOS est destiné à être bénéfique pour la santé de la population dans son ensemble, tant [pour] les consommateurs de produits du tabac que [pour] les personnes qui n’en consomment pas actuellement », Philip Morris outrepasse ses droits de communication, cette assertion ne figurant pas dans les « preuves disponibles à ce jour » formulées par la FDA3.
L’industrie du tabac, cause de la pandémie tabagique, ne peut pas être sa solution
Le communiqué de Philip Morris France utilise à plusieurs reprises le terme « santé publique » faisant l’impasse sur le fait que ses produits sont annuellement responsables de la mort de 30 000 personnes dans notre pays, et qu’ils tuent plus d’un million de personnes dans le monde. Or, par l’antagonisme fondamental de ses intérêts avec ceux de la santé publique, Philip Morris ne peut en aucun cas être considérée comme un partenaire dans l’élaboration d’un monde sans fumée, ni, a fortiori, sans tabac. Cet appel de Philip Morris à la révision réglementaire et à « une approche coopérative » est une manœuvre de cette société, qui est coutumière de ce type d’imposture, et elle doit rester lettre morte.
Contacts presse :
Alliance contre le tabac : Pr. Loïc Josseran, président : direction@alliancecontreletabac.org
CNCT : Pr. Yves Martinet, président : communication@cnct.fr