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Évaluation de l’efficacité de la CCLAT

Évaluation de l’efficacité de la CCLAT

 

Convention-Cadre-lutte-anti tabac-CCLAT-FCTC

À sa cinquième session, la Conférence des Parties du traité international de santé publique (CCLAT), a reconnu la nécessité de procéder à une évaluation globale de ce traité international. L’objectif était d’évaluer le poids de la Convention dans la mise en œuvre des mesures de lutte antitabac et son efficacité en tant qu’outil de réduction de la consommation et de la prévalence du tabac au cours de sa première décennie de mise en œuvre.

Un groupe d’experts indépendants a procédé à cette évaluation en utilisant toutes les données disponibles, en évaluant sur place un certain nombre de pays[1] et en interrogeant différentes parties prenantes. Il est indéniable que le traité a constitué un catalyseur et un cadre solide pour les actions nationales avec une prise en compte des problématiques dépassant l’échelle des seuls pays. Fondé sur les preuves scientifiques et une coopération entre pays impliquant tout particulièrement la société civile, des progrès remarquables ont été enregistrés dans la lutte antitabac au niveau mondial. Ces résultats conduisent aujourd’hui à préconiser comme première stratégie de réduction des maladies non transmissibles (cancers, maladies cardiovasculaires, respiratoires et diabète) la mise en œuvre active de ce traité pour parvenir à une réduction de l’incidence et du coût de ces pathologies.

Par ailleurs, le traité a permis de mieux souligner combien la question du tabagisme n’est pas seulement un problème de santé publique mais relève également directement des questions de développement durable au cœur des préoccupations de l’ensemble des pays aujourd’hui.

La CCLAT est en effet un fer de lance, un catalyseur puissant et une feuille de route aux niveaux national et international pour renforcer les programmes de lutte contre les maladies non transmissibles et pour contribuer à atteindre les objectifs du développement durable.

Outil juridiquement contraignant, elle impose une approche multisectorielle perceptible dans les gouvernements. Au niveau international, elle a permis de renforcer la collaboration entre institutions.

Outre une baisse globale de la prévalence du tabagisme entre 2005 et 2015, les pays où la mise en œuvre des articles de la CCLAT était plus stricte ont enregistré une baisse du tabagisme nettement plus importante[2].

L’évaluation a cependant montré les nombreux défis qu’il reste à relever dans les pays. Confrontés à un lobby systématique de l’industrie du tabac, de nombreux pays ne sont pas en voie d’atteindre l’objectif de réduction de 30% du tabagisme chez les adultes fixé par l’OMS d’ici 2025. Ce traité nécessite donc d’être appliqué sans relâche avec en corollaire une volonté politique et un minimum de moyens associés.

 Pour découvrir les fiches d’impact selon les pays (en anglais)

 


[1] Le groupe d’experts a sélectionné 12 Parties (Bangladesh, Brésil, Iran, Kenya, Madagascar, Pakistan, Philippines, République de Corée, Royaume-Uni, Sri Lanka, Turquie) en consultation avec le Bureau où les missions ont été effectuées. Les missions dans les pays ont été organisées entre novembre 2015 et mai 2016.
[2] Gravely S, Giovino GA, Craig L, Commar A, D’Espaignet ET, Schotte K, Fong GT. Implementation of key demand-reduction measures of the WHO Framework Convention of Tobacco Control and change in smoking prevalence in 126 countries: an association study. Lancet. 2016;2:e166-174

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