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Oui, il existe des alternatives à la culture du tabac !

Oui, il existe des alternatives à la culture du tabac !

Il n’y a aucune difficulté à dresser la liste des aspects négatifs de la culture du tabac : des prix imprévisibles, des rentrées de fonds irrégulières[1], des effets dévastateurs sur la fertilité des sols, une déforestation importante, le travail forcé d’enfants qui ne vont pas à l’école, la dégradation de la santé causée par la manipulation des produits chimiques agricoles et des feuilles de tabac chez les producteurs. L’industrie du tabac prétend que la culture du tabac réduit la pauvreté des producteurs de tabac en les maintenant employés et en leur versant des paiements en espèces. L’industrie du tabac s’emploie activement à promouvoir ces supposés aspects positifs de la culture du tabac et à «protéger» les agriculteurs de ce qu’ils décrivent comme une réglementation de lutte antitabac injuste, telle que des lieux publics sans fumée susceptibles de réduire la demande. La CCLAT est diabolisée car elle ignore les moyens de subsistance et le bien-être des agriculteurs.

Au Malawi par exemple, qui est l’économie la plus dépendante du tabac dans le monde. Le gouvernement a compris que le passage à d’autres cultures est essentiel et préférable pour le pays. Ainsi soutient-il des cultures de substitution en particulier la culture de légumineuses.

Le pays s’est lancé dans la culture de soja, source de protéines peu coûteuse pour les repas dans les écoles et les hôpitaux. Le soja peut également être utilisé comme aliment pour animaux chez les volailles.

Et en plus c’est bon pour l’environnement ! Contrairement au tabac, les légumineuses fixent l’azote atmosphérique dans les sols, améliorant ainsi la fertilité du sol et réduisant la demande d’engrais inorganiques.

L’industrie du tabac utilise le nombre des personnes travaillant dans la culture et la fabrication du tabac pour faire pression sur les responsables politiques. Elles créent des associations qu’elles téléguident et qui ne sont pas représentatives des planteurs mais en affirmant que ces emplois sont nécessaires à la prospérité économique de certains pays en développement et constitue le moyen de survie des personnes, elle vise à empêcher l’adoption de mesures diminuant la consommation de ses produits. Or, ces mêmes pays et planteurs sont avant tout victimes de l’industrie du tabac : alors que les profits quittent les pays, les charges énormes (maladies, pollution…) sont imposées aux populations des pays et les inégalités s’aggravent. La production de tabac a des effets néfastes importants à la fois sur l’environnement, la santé des producteurs et de leur famille mais aussi sur leur indépendance financière. Ces alternatives permettent d’aider les planteurs à diversifier leurs cultures de sorte à ne plus dépendre entièrement du tabac.

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Plus au nord, au Kenya, le projet « Tobacco to Bamboo » a été mis en œuvre dans la province du sud de Nyanza, la plus importante région de culture du tabac du pays. Entre 2006 et 2012, ce projet a aidé les producteurs de tabac à adopter le bambou comme culture alternative au tabac. Quatre coopératives ont été créées pour fournir une formation agricole et une assistance technique. Le projet a dispensé une formation sur la manière de transformer le bambou en meubles, ustensiles de ménage ou bijoux en utilisant des outils manuels simples. Les produits en bambou peuvent atteindre des prix jusqu’à dix fois supérieurs à ceux du tabac. La plante aide également à restaurer la fertilité du sol.

La question des cultures de substitution est notamment abordée dans le cadre du traité de l’OMS de la CCLAT (Art.17).

 Pour voir la carte des nombreuses alternatives à la culture du tabac dans le monde : https://www.unfairtobacco.org/en/tobacco-map/#alternatives

 


[1] Opposés à de puissantes multinationales du tabac, le déséquilibre des pouvoirs est évident. Les entreprises du tabac accordent des prêts aux agriculteurs afin qu’ils puissent acheter des intrants tels que des semences, des engrais et des pesticides. Mais parce que le prix qu’ils peuvent obtenir pour leur récolte est décidé par les industries du tabac, qui classent les feuilles de tabac et fixent le prix, les producteurs de tabac sont souvent piégés dans un cercle vicieux de pauvreté et d’endettement. Après avoir payé leurs emprunts, le revenu des agriculteurs est souvent négatif s’ils tiennent compte du coût de la main-d’œuvre et de celui des membres de leur famille. Cette situation est aggravée par le fait que les agriculteurs assument le risque en cas de catastrophe naturelle ou d’autres mauvaises récoltes.  

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