Mois sans tabac : l’enjeu du sevrage tabagique reste essentiel en France
Paris, le 31 octobre 2023 – Partenaire de cette 8ème édition de Mois sans tabac, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) rappelle que l’enjeu du sevrage reste essentiel en France où la consommation de tabac stagne à un niveau très élevé avec 31,8% des adultes français de 18-75 ans se déclarant fumeurs, 24,5% quotidiennement. L’accessibilité pour les fumeurs d’une prise en charge complète est primordiale si le pays veut atteindre ses objectifs de baisse de la prévalence fixés dans son PNLT toujours en cours de révision.
La campagne Mois sans tabac, lancée en 2016 par Santé publique France (SPF), s’intègre dans le premier programme national de réduction du tabagisme (PNRT)- devenu Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) en 2018. Ce dispositif a été mis en place pour réduire le nombre de fumeurs en France. L’objectif est d’inciter ces derniers à arrêter de fumer pendant 30 jours. En effet, les études soulignent que les symptômes de sevrage liés à l’arrêt du tabac diminuent considérablement au cours de cette période. Parvenir à ne pas fumer pendant ce laps de temps multiplie par cinq les chances d’arrêter définitivement.
Les professionnels de santé ont par ailleurs un rôle majeur à jouer
Avec 114 000 inscrits pour cette édition, la campagne continue de mobiliser un grand nombre de fumeurs désireux d’arrêter. L’objectif de Mois Sans tabac est de rappeler que le tabagisme n’est pas une question individuelle mais que l’entourage du fumeur a un rôle primordial à jouer pour le soutenir, en particulier les professionnels de santé. Si six fumeurs sur dix désirent arrêter, une minorité seulement y parvient sans aide extérieure. L’accompagnement par un professionnel de santé augmente ainsi de 70% les chances de réussir son sevrage.
Si de plus en plus de professionnels de santé sont désormais habilités à prescrire les traitements de substitutions nicotiniques ceux-ci demeurent encore trop peu formés à la prise en charge du sevrage tabagique. Actuellement, l’offre de soin n’est pas suffisante au regard des besoins.
La prise en charge des fumeurs passe par une formation et mobilisation des professionnels de santé et elle s’inscrit pleinement dans le cadre d’une approche locale de la lutte contre le tabagisme. Ainsi le projet pilote de Villes libres sans tabac des villes de Joinville (52), Thionville et son agglomération et Nancy, mené conjointement par la coalition régionale Grand Est sans tabac (GEST) et le CNCT intrègre ce volet de l’arrêt du tabac dans le programme local de lutte contre le tabagisme aux côtés d’autres mesures de prévention.
Une campagne particulièrement coût-efficace
En juin dernier, un rapport[1] de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) avait confirmé le caractère coût-efficace des mesures de lutte contre le tabagisme en France et plus particulièrement du projet de Mois Sans Tabac. En moyenne, chaque euro investi dans une mesure antitabac en France permet d’en économiser au moins quatre. Pour le dispositif Mois Sans tabac, le retour sur investissement d’un euro est de sept euros économisés. Concernant son impact sur la consommation de tabac en France, une étude de 2021 avait indiqué que Mois sans tabac avait permis de déclencher 1,8 million de tentatives d’arrêt entre 2016 et 2019. Cela représente plus du double du nombre d’inscrits.
Ces résultats montrent la nécessité de poursuivre une politique forte de réduction du tabagisme susceptible de prévenir des morts, des maladies et d’améliorer les finances publiques.
[1] Devaux M, Aldea A, Lerouge A, Dorfmuller Ciampi M, Cecchini M, Évaluation du programme national de lutte contre le tabagisme en France, Documents de travail de l’OCDE sur la santé, No. 155, juin 2023, 64 p.