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Le CNCT soutient l’interdiction des sachets de nicotine demandée par la ministre de la santé

Paris, le 30 octobre 2024Les sachets de nicotine et produits similaires comme les perles de nicotine vont être prochainement interdits, a annoncé, mardi 29 octobre, la ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq. Cette interdiction était demandée par le Comité national contre le tabagisme (CNCT) depuis leur arrivée en France en 2022. Une plainte avait été par ailleurs déposée par l’association auprès du Procureur de la République pour trafic de substances vénéneuses classées en liste I[1] face à la vente illégale de ces sachets.

La ministre de la santé a précisé qu’un texte d’interdiction sera publié dans les prochaines semaines. Elle s’est également exprimée sur la future interdiction des dispositifs de vapotage jetables (puffs) qui devrait être effective d’ici la fin de l’année. Ces deux mesures, si elles sont correctement appliquées, renforceront la place de la France dans la lutte contre le tabagisme à l’échelle mondiale ; elles s’inscrivent également dans la perspective de parvenir à une génération sans tabac à l’horizon 2032.

Une mesure nécessaire pour protéger les jeunes d’une rapide addiction à la nicotine

Faussement promus par les industriels comme des outils de sevrage tabagique, ces produits sont en réalité conçus pour attirer rapidement de nouveaux consommateurs et maintenir les fumeurs actuels dans l’addiction à la nicotine. Ces sachets délivrent une dose très importante de nicotine : jusqu’à 100 mg selon certaines marques vendues en ligne.

La ministre de la santé dénonce le marketing ciblé de ces produits en direction des jeunes et elle déplore les intoxications à la hausse chez les adolescents en raison de la consommation de ces produits : « les centres anti-poisons reçoivent de plus en plus d’appels d’adolescents pour des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères ». Une crainte déjà soulevée par l’ANSES en 2023 qui avait émis une alerte sur la toxicité de ces produits.

Ces produits sont vendus et promus en toute illégalité chez les buralistes, certaines enseignes de vapotage et sur les réseaux sociaux. Le dernier rapport du CNCT sur la publicité avait montré qu’une majorité (60%) des buralistes vendaient des sachets de nicotine. Sont mis en avant la grande disponibilité des arômes et la possibilité de consommer ces produits « n’importe où et n’importe quand » contrairement aux produits du tabac et du vapotage.

Le professeur Yves Martinet, président du CNCT salue cette mesure et se félicite qu’une décision rapide soit prise concernant l’interdiction de l’ensemble de ces nouveaux produits à la nicotine que ce soit chez les buralistes, magasins et en ligne.  « L’ensemble des nouveaux produits du tabac et de la nicotine, fortement promus par les industriels sont de nouvelles portes d’entrée à la nicotine. Les arômes permettent d’attirer les jeunes et le fort taux de nicotine de les fidéliser ».

Des produits commercialisés en dehors de tout cadre réglementaire

Forcés de capter de nouveaux consommateurs pour pallier la baisse du tabagisme, les fabricants de tabac mettent sur le marché, parfois de manière illégale, un ensemble de nouveaux produits contenant de très forts taux de nicotine. En France et dans les pays de l’UE, les sachets et perles de nicotine sont ainsi vendus sans déclaration. Aucune donnée relative à leur composition détaillée, à leur toxicité ou encore au volume de ventes n’ont été communiquée alors même qu’il s’agit de produits classés comme poison dans la catégorie des substances vénéneuses, toxiques.

Ces produits ne disposent pas non plus d’une autorisation de mise sur le marché et n’appartiennent pas à la catégorie des exceptions concernant les produits à la nicotine autorisés comme médicaments dans le traitement de l’arrêt du tabac des fumeurs. A cet égard, contrairement au message de marketing régulièrement mis en avant avec la vente de ces produits, le CNCT rappelle qu’aucune donnée scientifique permet de justifier l’utilisation de sachets de nicotine dans le cadre de l’arrêt du tabac.

Le CNCT espère aussi que d’autres pays européens, outre la Belgique, les Pays-Bas et la France s’engageront dans la même voie afin de prévenir le développement d’un marché incontrôlable de produits toxiques et de générations dépendantes de ces derniers.


[1] Cette liste comprend les substances ou préparations, et les médicaments à usage humain et produits présentant les risques les plus élevés pour la santé.

Contact de presse

Amélie ESCHENBRENNER
communication@cnct.fr
06 79 96 59 94

A propos du CNCT

Le Comité National Contre le Tabagisme est la première association qui s’engage et agit pour la prévention et la protection des personnes face aux méfaits du tabac et aux pratiques de son industrie. En France, le tabagisme reste la première cause de mortalité prématurée et évitable. Pour lutter contre ce fléau, le CNCT mène à la fois des actions de prévention afin de sensibiliser sur ces dangers et des actions de plaidoyer pour faire adopter des mesures de protection efficaces.

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