208 organisations de santé appellent le comité des Nations unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale à recommander des politiques de lutte antitabac plus protectrices
Paris, le 16 août 2023 – Le Comité national contre le tabagisme (CNCT), signataire d’un appel porté par l’organisation Action on Smoking and Health Washington et soutenu par plus de 200 autres structures issues de 61 pays, demande au Comité des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD), de recommander des dispositions plus fortes dans le domaine de la lutte contre le tabagisme.
Le projet de recommandation en tant que tel constitue déjà une grande première pour la communauté de la lutte antitabac, car il reconnaît avec force que l’épidémie de tabagisme aggrave les disparités en matière de santé publique et ce faisant porte atteinte à des droits de la personne. Si les organisations se félicitent de cette inclusion, elles soulignent cependant que le tabac a un impact sur plusieurs autres domaines du droit à la santé et qu’il devrait être inclus dans d’autres domaines de la Recommandation générale 37.
Une recommandation générale forte de la part du CERD est essentielle car le traité des Nations unies sur les droits humains a été ratifié par 182 pays, signifiant que ces pays ont l’obligation juridique de satisfaire aux exigences du CERD.
« Le soutien de 208 organisations prestigieuses du monde entier confirme l’importance d’inclure les risques causés par le tabac dans les protections fournies par les mécanismes des traités relatifs aux droits humains », a déclaré Kelsey Romeo-Stuppy, en charge des questions sur les atteintes aux droits humains au sein d’Action on Smoking and Health, l’organisation à l’origine de la demande. « Nous espérons que le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) sera convaincu de la nécessité d’inclure le tabac dans ses recommandations pour lutter contre le racisme et défendre le droit à la santé ».
Les signataires de cet appel regroupent des institutions universitaires et de recherches, des organisations spécialisées dans le droit et des organisations de défense de la santé publique. Ils sont unanimes à reconnaître que l’épidémie de tabagisme portent gravement atteinte aux droits humains fondamentaux des personnes dans le monde, notamment leur droit à la santé.
Le tabagisme est la principale cause de décès et de maladies évitables dans le monde et provoque plus de 8 millions de morts par an. Plus de 80 % des 1,3 milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les populations marginalisées et vulnérables, notamment les personnes vivant dans des communautés à revenus faibles ou moyens, les femmes, les enfants, les minorités raciales et ethniques, les personnes LGBTQI+ et les populations autochtones, subissent de manière disproportionnée les effets délétères du tabac. Dans cette perspective, les pays doivent agir rapidement pour renforcer leurs politiques de lutte antitabac afin de protéger le droit à la santé de leurs citoyens.
Pour le professeur Yves Martinet, président du CNCT : « le fait que les Nations Unies reconnaissent que l’épidémie tabagique aggrave les disparités en matière de santé publique envoie un signal fort aux gouvernements dans le monde pour renforcer leurs politiques de lutte antitabac susceptibles de sauver des millions de vies. L’industrie du tabac, par son activité même, s’oppose directement à un grand nombre de droits humains fondamentaux. »