Le tabac coûte cher à la société
Les coûts du tabac sont multiples et de nature diverse
Il existe différentes manières d’évaluer les coûts du tabagisme et il est impossible de tous les chiffrer.
Les économistes ont cependant élaboré des modèles qui permettent d’évaluer et de chiffrer le coût de cette drogue pour la collectivité et pour les finances publiques.
Ils distinguent généralement les coûts directs, comme les dépenses engagées pour soigner les malades du tabac, des coûts indirects, comme les journées de travail perdues et leur indemnisation en raison des arrêts maladie.
Ils distinguent également ce qui relève des coûts externes (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie pour les malades, pertes de production) et le coût pour les finances publiques (coût des soins et dépenses de prévention, dont la valeur est minorée par les taxes perçues sur le tabac et les économies de retraite réalisées en raison du décès prématuré des fumeurs).
Contrairement aux idées reçues, le tabac ne “rapporte” pas, mais induit un coût extrêmement élevé à la collectivité.
Même en prenant en compte les taxes (10,5 milliards d’euros), qui en tant que telles ne créent aucune richesse mais sont de simples prélèvements, ainsi que les retraites non versées du fait de la mort prématurée des personnes (environ 0,85 milliard), le coût net du tabagisme en 2010 représentait en France plus de 120 milliards d’euros, [1]. En somme, le tabac coûte l’équivalent d’un impôt indirect annuel de 1 846 euros à chaque concitoyen.
Les finances publiques sont très affectées par le tabac avec un déficit net attribuable à celui-ci de près de 15 milliards d’euros annuels.
Pour plus de précisions sur l’évaluation du coût social des drogues en France.
Le tabac nuit à l’économie et constitue un frein majeur au développement de nombreux pays
Des économistes ont démontré que la réduction du tabagisme est bénéfique au développement économique et à l’emploi.
La consommation de tabac détourne en effet une partie des revenus des particuliers des autres secteurs de consommation.
Quant à l’industrie du tabac, elle ne créé plus d’emploi. Au cours des dernières décennies, elle a réduit de plus des deux tiers le personnel qu’elle employait en rationalisant sa production.
De plus, la matière première des cigarettes est essentiellement importée. Aussi l’argent dépensé pour un paquet de cigarettes profite d’abord et surtout aux fabricants de tabac, les taxes perçues par l’Etat ne couvrant pas les coûts induits.
Quand un fumeur arrête de fumer, les revenus qu’il économise sur le tabac se reportent sur les autres postes de dépenses (loisirs, sport, nourriture…). Or ces autres postes sont dans leur grande majorité beaucoup plus créateurs d’emplois que le tabac.
Ce constat est encore plus marqué dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires où les revenus des ménages peuvent être consacrés aux biens de consommation fondamentaux comme l’alimentation ou l’éducation des enfants.