Enjeux et chiffres(bis)
Le tabagisme fait plus de 8 millions de victimes par an dans le monde. Ainsi, toutes les 6 secondes, une personne meurt du tabac.
Ce produit, consommé dans tous les pays, est le seul produit qui tue prématurément un de ses consommateurs sur deux[1]. Pourtant, il reste la première cause de décès évitable.
La plupart des effets du tabac sur la santé n’apparaissent que plusieurs années voire plusieurs décennies après avoir commencé à le consommer. De ce fait, si cette consommation augmente partout dans le monde, la mortalité liée au tabac n’a à ce jour pas encore atteint son maximum.
Le tabac a provoqué 100 millions de décès au XXe siècle et il en entraînera jusqu’à un milliard au XXIe siècle si la tendance actuelle se poursuit.
Le tabagisme en France
L’âge de la première cigarette se situe en France vers 13 – 14 ans.
En 2019, 30,4% des personnes âgées de 18 à 75 ans déclaraient fumer du tabac, soit plus de 10 millions de personnes. Parmi eux, 34,6% des hommes et 26,5% des femmes fument actuellement en France[1]. Un quart fumait quotidiennement (24,0%). Entre 2014 et 2019, la prévalence du tabagisme a diminué de 11% passant de 34,3% à 30,4%. Une baisse de 16% était observée pour la prévalence du tabagisme quotidien, passant en 5 ans de 28,5% à 24,0%. Cette diminution du tabagisme quotidien était observée pour les deux sexes, avec 5,4 points de baisse chez les hommes (32,9% à 27,5%) et 3,7 points de baisse chez les femmes (24,4% à 20,7%). La part de personnes déclarant n’avoir jamais fumé a augmenté de 33,7% à 37,7% sur la période[2].
Le tabac tue chaque année en France plus de 75 000 personnes, soit autant que l’alcool, les accidents de la route, le sida, les suicides, homicides et drogues illicites, réunis.
Les causes des décès attribuables au tabac sont5:
- le cancer : 54 % hommes et 29 % des femmes meurent d’un cancer lié au tabac ;
- les maladies cardiovasculaires : 18 % des hommes et 23 % des femmes meurent d’une maladie cardiovasculaire liée au tabac ;
- les maladies respiratoires : 14 % des hommes et 27 % des femmes meurent d’une maladie respiratoire liée au tabac.
Contrairement aux idées reçues, les conséquences du tabagisme peuvent toucher des populations jeunes et ainsi tuer prématurément.
Face à ces données, il est important de rappeler que l’arrêt du tabac est bénéfique quel que soit l’âge auquel la décision est prise. Mais aussi qu’environ 60 % des fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter de fumer.
Des mesures efficaces pour enrayer cette épidémie existent
Elles consistent à améliorer la santé des populations en éliminant ou en réduisant leur consommation de produits du tabac et leur exposition à la fumée du tabac.
Ces mesures sont réunies dans un traité international : la Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac (CCLAT) de l’Organisation mondiale de la Santé. Le CNCT, à l’échelle de la France, s’emploie à faire adopter et mette en œuvre ces dispositions.
Elles visent notamment à :
- prévenir les jeunes de commencer à fumer et de devenir dépendant de ce produit ;
- aider les fumeurs à arrêter ;
- protéger les non-fumeurs, et les fumeurs, contre les risques liés à l’exposition au tabagisme passif ;
- réduire, puis supprimer, les coûts humain et social résultant de la consommation de tabac.
[1] Pasquereau A, Andler R, Arwidson P, Guignard R, NguyenThanh V. Consommation de tabac parmi les adultes : bilan de cinq années de programme national contre le tabagisme, 2014-2019. Bull Epidémiol Hebd. 2020;(14):273-81. http:// beh.santepubliquefrance.fr/beh/2020/14/2020_14_1.html
[2] Andler R, Richard JB, Guignard R, Quatremère G, Verrier F, Gane J, Nguyen-Thanh V. Baisse de la prévalence du tabagisme quotidien parmi les adultes : résultats du Baromètre de Santé publique France 2018. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(15):271-7. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2019/ 15/2019_15_1.html